- Une région ligérienne et construite en réseau
- Une grande dépendance au pétrole
- La 2e région nucléaire de France
- Un fort potentiel d’exemplarité en matière d’innovations énergétiques
Une géographie marquée par une logique d’axe (la Loire) et une logique de réseau (maillage des villes et des pays)
La région Centre est fortement marquée par l’existence de l’axe de la Loire, qui accueille à la fois les agglomérations les plus importantes, un réseau de petites villes, des sites touristiques, et de nombreuses activités économiques, dont 4 centrales nucléaires.
Mais c’est une région vaste, et les agglomérations éloignées de l’axe ligérien veillent à ce que la politique régionale n’oublie pas leur existence !
Une nouvelle politique énergétique devra donc valoriser ces atouts en rapprochant progressivement les sites de production et de consommation d’énergie, c’est-à-dire en développant l’autonomie énergétique des villes et des pays.
Une forte dépendance au pétrole de secteurs majeurs
Agriculture et alimentation
Exploitations toujours plus grandes, pollution croissante des nappes, diminution de la biodiversité par l’épuisement des sols et la suppression des haies… Les coûts d’exploitation de la grande culture sont indexés sur le prix du pétrole à plus de 50% alors que l’Europe importe près de 90% du pétrole qu’elle consomme. La région Centre, championne des grandes cultures, illustre bien cette évolution dangereuse qui s’appuie uniquement sur la disponibilité des fossiles.
Santé
Notre système de santé dépend énormément du pétrole Le transport (médicaments, urgences, médecins et infirmières…), la fabrication de médicaments (importante en région Centre) et des équipements deviennent impossibles en cas de pénurie de pétrole !
Transports et logistique
La position centrale de la région lui confère un rôle important en matière d’activités logistiques. La dépendance quasi-totale du système de transport au pétrole dans notre pays (et donc dans notre région), qui doit l’importer à plus de 98%, est un problème qu’il faut anticiper.
Deuxième région nucléaire de France, le Centre exporte 75% de sa production d’électricité
Avec 4 centrales et 12 réacteurs, le Centre est la deuxième région française la plus nucléarisée, après la région Rhône-Alpes. Or, les trois quarts de cette production d’électricité servent à alimenter la région Parisienne, les Pays de la Loire et la Bretagne, grâce au réseau des lignes à haute tension. C’est dire qu’un scénario régional de transition ne peut pas se concevoir sans prendre en compte le devenir de ces échanges énergétiques. Par ailleurs, six réacteurs sur 12 ont plus de 30 ans, c’est à dire qu’ils ont dépassé la durée de vie initialement prévue, et nous avons aussi 5 réacteurs en démantèlement (trois à Chinon, et deux à St. Laurent des eaux. La source froide de la Loire, utilisée pour refroidir les installations, est donc largement mise à contribution, ce qui pose déjà problème en période d’étiage. Alors, certes, il y a l’ASN (Autorité de Sûreté Nucléaire), et la conscience professionnelle des travailleurs du nucléaire… Mais plusieurs incidents graves ont déjà eu lieu, dont le plus grave accident nucléaire français à ce jour : la fusion de 50kg d’uranium en Octobre 1969 à St. Laurent des Eaux, suivi d’un accident du même type le 13 Mars 1980, et d’une perte de source froide en Janvier 1987 en raison d’une prise en glace de la Loire qui a nécessité une intervention en urgence à l’explosif. Une « anomalie générique » (c’est à dire une erreur de conception sur tous les réacteurs 900mw) touche les systèmes d’injection de sécurité nécessaires en cas de fusion du coeur, sans parler des mesures d’urgence à prendre en cas d’accident grave, sur lesquelles on peut s’interroger.
Un fort potentiel d’exemplarité
Région du « milieu », région mesurée, mais pas région « molle », la Région Centre a déjà pris des initiatives intéressantes en faveur de l’efficacité énergétique et des énergies nouvelles : Voir, par exemple, le prêt Isolaris, la politique d’efficacité énergétique dans les lycées, et les mesures développées dans le « plan climat énergie ». Mais on peut aller plus loin !
Dans la filière bois, dans les renouvelables (éolien en particulier), dans la géothermie, dans l’ingénierie de l’efficacité énergétique, dans l’urbanisme, dans le bâtiment il y a des dynamiques, des intelligences qui peuvent coopérer pour que la Région Centre devienne exemplaire et massivement créatrice d’emplois dans le secteur du développement durable et de l’énergie, en oubliant pas que l’électricité ne représente qu’environ 20% de l’énergie totale consommée… et que le démantèlement des centrales nucléaires en fin de vie peut aussi devenir un secteur exemplaire.