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Le gouvernement a annoncé consacrer 7 milliards d’euros à l’investissement dans la filière hydrogène dans le cadre du plan de relance. L’hydrogène « vert » et sa promesse d’un carburant écologique pour les voitures et les avions n’est pourtant pas d’actualité.
94% de l’hydrogène est d’origine fossile aujourd’hui, fabriqué à partir de gaz naturel ou de charbon par le procédé de reformage à la vapeur. Il est consommé majoritairement par les industries pétrolière, chimique et agroalimentaire et son procédé de production est très émetteur en CO2 : 4% des émissions de CO2 en Europe.
La première action à engager sur l’hydrogène est de convertir ses modes de production pour le produire via des sources d’énergies renouvelables (et pas simplement décarbonées car cela signifie nucléaire dans le langage des énergéticiens français). Cela doit être prioritaire avant tout développement de nouveaux usages (comme le transport de marchandise, le train, la voiture individuelle ou le stockage/distribution d’énergie). Sinon, il n’y a aucun avantage à utiliser de l’hydrogène plutôt que du pétrole en termes d’émissions de GES (Gaz à Effet de Serre).
Par ailleurs, la production d’hydrogène étant basée sur l’électrolyse de l’eau, la consommation d’eau à échelle industrielle posera problème dans un contexte de stress hydrique plus fréquent lié au changement climatique.
Ces nouveaux usages de l’hydrogène sont très coûteux et le resteront, l’hydrogène doit donc trouver sa juste place dans le mix énergétique en tenant compte des contraintes financières que ce vecteur énergétique implique.
Ce que préconise l’association négaWatt : « Avant d’engager les dizaines de milliards d’euros nécessaires [au] développement [de la filière hydrogène], il est essentiel d’avoir une vision aussi claire que possible du rôle que l’hydrogène pourra jouer, au vu de ses atouts et de ses limites, dans le système énergétique de demain. »
Pour aller plus loin : https://negawatt.org/Developper-l-hydrogene-pourquoi-et-comment